L'été est là, bien installé et amène son lot de petits désagréments lorsque nous sommes en affût : les mouches et les moustiques. Ces deux-là se sont alliés pour nous rendre la vie impossible, nous harcelant, nous piquant même au travers des tenues de camouflage. Nous devons composer avec eux mais il est vrai que notre patience peut être mise à rude épreuve lorsque nous entendons ces petits bruits bien agaçants et que nous devons éviter tout mouvement...
Nous avons rendu visite à la famille de Pic & Pêche (Pic épeiche), le bébé a bien grandi et réclame encore et toujours à manger, à corps et à cri. Il sort maintenant la tête du tronc, ce qui nous a permis de le voir et de l'immortaliser, un grand moment. Devant les allées et venues incessantes d'un des parents, qui ne fait que voler d'un tronc à l'autre, à une cadence effrénée, nous tenons à rendre hommage à tous les parents oiseaux car c'est un travail éreintant et sans aucune pause. La présence de geais dans le coin a également mis une ambiance d'enfer, les alertes étaient quasiment continues et le bruit assez perturbant. La petite famille se porte comme un charme et tout bientôt, le petit fera ses premiers essais de vol, nous espérons pouvoir le voir et vous montrer ses premiers exploits.
Dans la famille "Pic", nous avons également eu la visite du Pic Vert un matin tôt, près de notre affût. Il s'est montré plus discret, observant autour de lui puis prenant son envol pour traverser la prairie à la recherche d'un nouveau tronc et de larves à dévorer.
Nous avons profité de l'arrivée des chaleurs pour rendre une petite visite à nos copines les marmottes, qui sont toujours d'humeur à faire le show. Ces rongeurs de la famille des Sciuridae se sont accouplés en mai et ont accueilli la nouvelle génération fin mai, début juin. Une portée peut compter entre 3 et 5 petits, que nous appelons "marmottons". À la naissance, ces derniers mesurent 3 cm et pèsent environ 30 g. Ils ont les yeux fermés et n'ont pas encore de poils. Ils viennent de faire leur sortie, début juillet et les regarder est un plaisir pour les yeux. Malheureusement, ce jour là, un randonneur peu respectueux a laissé son chien divaguer, ce dernier s'est mis à chasser les marmottes, sans aucune intervention ni rappel du maître. Nous sommes parfois ulcérés de voir que les propriétaires canins ne captent pas que les chiens sont des prédateurs, que l'instinct est présent chez bon nombre d'entre eux et le laissent courir après la faune sauvage, trouvant même cela rigolo au passage. Une seule morsure ou coup de patte d'un chien peut tuer un marmotton. Et cela est évitable, le chien étant nourri, cela ne fait donc plus partie d'un cycle naturel. Bien cachés, nous n'observons pas que la faune mais aussi des comportements humains ou actions qui peuvent sincèrement surprendre et énerver. Heureusement, aucun marmotton n'a subi de blessure ce jour là mais il s'en est fallu de peu...
Nous avons eu la visite de l'Aigle Royal ; haut dans les cieux, il dominait son monde. L'observer à la jumelle est aussi appréciable, la photo ne donne pas grand chose vu la grande distance qui nous séparait. Ce prédateur des airs est impressionnant de par son envergure (entre 180 et 234 cm les ailes déployées) mais aussi par sa vitesse de déplacement, qui peut atteindre 320 km/h. Il plane, observe et, une fois une proie repérée, effectue un piqué fulgurant. Ses proies vont de petits rongeurs aux marmottes, cabris de chamois ou de bouquetins. Selon les études, près de 200 proies figurent au menu de l'Aigle Royal, la majorité d'entre elles faisant la moitié du poids du prédateur à plumes. Contrairement au Gypaète Barbu ou au Vautour, il tue ses proies et se nourrit de leur chair. Cette observation nous a ravi car il n'était pas apparu jusqu'ici.
Un après-midi, la petite cousine de l'Aigle Royal, la buse, s'est posée sur un piquet de téléphone alors que nous roulions. Ni une ni deux, nous avons stoppé la voiture et immortalisé ce magnifique rapace diurne qui occupe le ciel une grande partie du temps et s'active dans les champs fraîchement coupés, à la recherche de petits rongeurs. De son poste de garde, elle avait une vue splendide sur les environs. A savoir que les rapaces diurnes ont une vue exceptionnelle, 8 à 10x supérieure à nous humains. Leurs cellules visuelles sont 5 fois plus nombreuses que les nôtres, avec une résolution optique 3 fois supérieure. Pour vous citer un exemple, un faucon peut voir un objet de 2mm à 18 mètres de hauteur et un aigle peut repérer un animal de 16cm à plus de 1.500 mètres d’altitude !
En rentrant de nos pérégrinations, nous croisons fréquemment des lièvres, qui sont de sortie en début de soirée et la nuit. L'un d'entre eux a souhaité jouer à cache-cache. Il a opté pour un camouflage "floral", pensant innocement que les boutons d'or lui permettrait d'être invisible. Il est resté là, sans bouger, une tentative pour tromper "l'ennemi" et nous avons pris le temps de l'observer, le laissant partir de son propre chef et sans peur ni course folle.
Nous rencontrons également ce que nous appelerons le "microcosmos" lors de nos affûts ou déplacements. Sous la forme d'insectes, de papillons, d'araignées, de fourmis ou de scarabés, il est très intéressant de les observer, d'essayer de comprendre leur fonctionnement, leurs rôles éminemment importants dans la nature et l'écosystème, trop souvent méconnus ou sous-estimés. Une belle chenille Arctia Caja (qui deviendra un "Écaille Martre") et nombre de papillons, dont "La Petite Violette".
A bientôt pour de nouvelles aventures...
Photos : Mission Loup